« Tu trouveras plus dans les forêts que dans les livres.

Les arbres, les rochers t'enseigneront les choses qu'aucun maître ne te dira » Bernard de Clairvaux

Ecoute Les Fleurs, est un blog qui témoigne comment les artistes se mettent au diapason de la nature, comment chacun peut rester en silence ou chanter, s'émerveiller, contempler, s'inspirer, créer, recréer, toujours respecter, pas forcément étudier ou juste ce qu'il faut, ne pas agir mais protéger.

Chaque jour, écoute une fleur, elle te dira…

Paul Klee et la nature



Une dévotion aux petites choses

En quoi la perception que Paul Klee avait de la nature a constitué une source de création illimitée tant pour le peintre que pour le pédagogue ?

Dans l’oeuvre de Paul Klee, on peut tout trouver : la nature, les arbres, les terrains, les champs, les gens, les personnes, les oiseaux… Il parle le langage de l’art visuel, de la peinture, du graphisme, des signes. Il a toujours pensé être aussi musicien, il est mort sans trop bien savoir. Il y a chez Klee une certaine légèreté, une ironie, un bonheur, une certaine allégresse et une certaine innocence également. Car la nature était sa source de création.
Pour Paul Klee, la nature a constitué une source de création illimitée tant pour le peintre que pour le pédagogue. Cette dualité, qui a nourri entre 1921 et 1931 son enseignement au Bauhaus (laboratoire de la modernité pendant l’entre‐deux‐guerres) est confrontée au contexte particulier de la curiosité scientifique au début du XXe siècle. Innombrables sont alors, les modèles scientifiques, les photographies, les revues, les spécimens ou les dessins qui cherchent, tout comme l’art de Klee, à rendre visible l’imperceptible dans le monde naturel le plus élémentaire. C’est le temps de l’occultisme, ou les tables tournaient dans tous les salons dignes de ce nom. C’est là une tradition germanique qui remonte à Goethe avec laquelle Klee est en résonance.

Une alternative aux concepts scientifiques de l'époque

Cet ouvrage fonde cette approche à partir d’une double recherche. La première situe la position adoptée par Klee à l’égard de la nature dans le contexte plus large de la naissance de l’abstraction. La seconde confronte les intentions de l’artiste au paradigme moderne d’un basculement du monde scientifique : au moment où Klee forme sa théorie artistique, de nouvelles possibilités d’examen de la matière s’imposent et la révolution de la physique quantique gagne du terrain.

Les fondamentaux du peintre

Dans ce livre, sont abordés ensuite, en même temps qu’une étude de ses textes théoriques et pédagogiques, treize concepts fondamentaux relevant de l’idée qu’avait Klee de la nature et qui traversent ses différents écrits : arbre, devenir, dialogue, essence, énergies structurantes, genèse, graine, intuition, microcosme/macrocosme, mouvement, oppositions, organismes et rythmes.

Un bel ouvrage donc, pour les connaisseurs comme les néophytes, pour les peintres et les amoureux de la nature, et pour ceux qui sont les deux. Aux Editions Hazan, paru en 2004.