Bonne nouvelle : les
200.000 abeilles des ruches de Notre Dame de Paris ont survécu à l’incendie qui
a ravagé le toit de la cathédrale lundi 15 Avril, alors que des réactions du
monde entier affluent pour s’inquiéter de leur sort.
« Les
abeilles sont en vie. Jusqu’à ce matin, vers 11 heures, je n’avais aucune
nouvelle » explique à l’AFP l’apiculteur Nicolas Géant qui s’occupe des
ruches de Notre Dame, situées sur la sacristie attenante à la cathédrale, ce
jeudi 18 avril. « Au
départ, je pensais que les trois ruches avaient brûlé, je n’avais aucune
information. Mais j’ai ensuite pu voir sur les images satellites que ce n’était
pas le cas et le porte-parole de la cathédrale m’a confirmé que les abeilles
entraient et sortaient des ruches » poursuit-il.
Nicolas
Géant a reçu des messages et des appels du monde entier de personnes se
demandant si les abeilles avaient péri dans les flammes. « C’était
inattendu. J’ai reçu des appels d’Europe, bien sûr, mais aussi d’Afrique du
Sud, du Japon, des États-Unis et d’Amérique du Sud » !
En
cas d’incendie et dès les premiers signes de fumée, les abeilles se gorgent de
miel et protègent leur reine. « Cette espèce (l’abeille européenne)
n’abandonne pas sa ruche. Elles ne possèdent pas de poumons, mais le CO2 les
endort » explique Nicolas Géant...
Chaque
ruche produit en moyenne chaque année 25 kilos de miel, vendu au personnel de
Notre-Dame, qui les héberge depuis 2013.
Pour
la cathédrale de Paris, le choix s’est porté vers les abeilles de la variété Buckfast
qui résulte d’une sélection sévère menée pendant soixante-dix ans par des
moines britanniques qui élevaient des abeilles pour produire la cire nécessaire
pour les cierges.
L’apiculture
urbaine depuis ces dernières dizaines d’années devient inéluctablement de plus
en plus populaire dans le monde. Depuis longtemps, la ville leader en ce
domaine est Paris : actuellement plus de 400 ruches sont installées sur
les toits de capitale française...
Les apiculteurs ont constaté avec joie que les abeilles sont très productives
en agglomérations urbaines. Pour une raison simple : dans Paris il n’y a
ni pesticides ni engrais si néfastes aux abeilles et largement utilisés dans
les campagnes. La situation écologique s’est améliorée, on parle beaucoup des
gaz d’échappement, mais ce n’est rien à côté des insecticides et des pesticides
utilisés dans l’agriculture. Les abeilles butinent essentiellement des plantes
cultivées par les Parisiens sur leurs balcons. À Paris, il y a aussi beaucoup
de parterres de fleurs dans les parcs et les squares très nombreux depuis le
Second Empire, époque où ont été créés 80 % des espaces verts de la ville.

Les
employés de la firme de Nicolas Géant entretiennent aussi des ruches implantées
dans d’autres endroits de la capitale. Il faut dire que chaque Parisien peut
installer des ruches sur son toit ou son balcon avec l’accord de ses voisins. L’entretien
d’une ruche confiée aux soins de Nicolas Géant revient à trois mille euros par
an. C’est un peu cher pour quelques pots de miel, mais c’est bon pour la
planète !